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LA MORSURE

LA MORSURE CHEZ LE JEUNE ENFANT

Le développement du jeune enfant est ponctué de phases d’évolution qui vont lui faire découvrir ses émotions à travers ses apprentissages.
Les interdits, règles et consignes vont avant d’être intégré le contraindre. Ce qui crée de la frustration .
Les enfants avant trois ans n’ont pas conscience de leur gestes ni de leurs conséquences. Il est évident que lorsqu’un enfant mord un copain ou un proche c’est souvent ambivalent entre haine et amour.
Malgré les apparences, un tout-petit ne mord pas avec l’intention de faire mal.
S’il agit ainsi c’est parce qu’il manque de vocabulaire pour s’exprimer et n’arrive pas encore à bien gérer ses émotions.

Plusieurs facteurs peuvent être identifiés de ce qui pousserait un enfant à mordre :

Le facteur développemental :

C’est par la bouche que le bébé découvre et apprend. Il tète son lait, goûte les premiers aliments, suce ses doigts et mâchouille les objets qu’il trouve. Sa bouche lui permet de découvrir ce qu’il aime ou n’aime pas. Comme il a l’habitude d’explorer avec sa bouche, l’enfant peut parfois, en grandissant, utiliser ses dents pour tenter de s’affirmer.

Les dents qui percent sont très douloureuses et génèrent un mal-être chez certains enfants. Les poussées dentaires demandent d’exercer une pression sur les gencives qui soulage en partie son inconfort.

Un facteur environnemental : le stress, la fatigue, ou un rythme qui ne lui convient pas. L’enfant agit ainsi pour évacuer les tensions internes qui le tiraillent.

Le facteur lié aux interactions avec autrui : il est en colère, il convoite quelque chose (un jouet par exemple..). Cela peut aussi être un jeu sans intention de faire mal (excitation dans un moment de jeux). La morsure est également une marque d’affection et même d’amour qui devient dévorante (pulsion). C’est aussi un moyen efficace d’obtenir ce qu’il veut et d’attirer l’attention des adultes qui l’entoure.

L’enfant vie dans l’agir et le moment présent.

Comment intervenir auprès de l’enfant en tant que parent et professionnel :

L’observation et la connaissance de la personnalité des enfants vont permettre de comprendre et/ou d’accompagner cette phase de tension interne et dans le groupe.

Il est indispensable d’agir immédiatement après la morsure.

Prendre en charge l’enfant mordu en priorité. Evaluer la morsure, localisation et soin selon si la peau et déchirée ou pas.

On s’adresse directement à l’enfant avec un ton calme mais ferme en se mettant à sa hauteur. Le cerveau a du mal à comprendre la négation il faut donc privilégier un discours clair, et affirmatif.

Lui expliquer son acte. Plutôt que « Ne mord pas car cela fait mal, tu ne voudrais pas que Pierre te morde… », Dire plutôt «regarde tu lui as fait mal. Il pleure»

Dire « STOP » est préférable  que « NON » si l’on intervient verbalement.

Avant 24 mois l’enfant n’est pas en capacité de comprendre ce qui est trop abstrait. Il est important de mettre des mots sur ce qui s’est passé sans en rajouter. Il est aussi important de ne pas stigmatiser l’enfant mordeur comme un cannibale et l’enfant mordu comme la pauvre victime sur laquelle on s’acharne…

La question de la morsure dans un groupe d’enfant reste une question très anxiogène pour les  professionnelles de la petite enfance et vecteur de tension avec les familles des protagonistes.

Heureusement, comme toutes les périodes développementales celle de la morsure va disparaitre. Elles peuvent être plus ou moins intenses. Avec l’apparition du langage, l’enfant va rentrer dans une nouvelle phase de développement

A EVITER APRES UNE MORSURE

  • Ne demandez pas à votre enfant de faire un câlin à la petite « victime » pour la réconforter. L’enfant mordu n’en a probablement pas envie.
  • N’exigez pas que votre tout-petit s’excuse, car il ne comprend pas ce mot. Il ne le ferait que pour vous faire plaisir.
  • Ne dites pas à des phrases comme « tu es méchant » ou « tu es un bébé », car elles peuvent nuire à son estime de soi.
  • Ne mordez jamais votre enfant pour lui faire comprendre la douleur qu’il a causée. Cette mesure n’empêche généralement pas les tout-petits de mordre. Pire : votre enfant pourrait en déduire que ce comportement est acceptable, car vous êtes son modèle. Il pourrait même croire que mordre est un moyen de régler un problème.